Ce vendredi 18 décembre, je suis intervenue en plénière du Parlement européen (à distance depuis Marseille) pour alerter sur le sort des pêcheurs et pêcheuses à quelques jours de la fin de la période de transition post-Brexit.
En septembre, j’étais allé à la rencontre des pêcheurs bretons et normands qui m’ont expliqué les risques que le Brexit fait peser sur eux. Même si le reconfinement m’a empêché de les rencontrer, j’ai pu échanger avec d’autres pêcheurs plus au Nord. A Boulogne par exemple, certains pêcheurs pêchent à 80 % dans les eaux britanniques.
S’il n’y a pas d’accord, les navires européens ne pourraient plus aux eaux britaniques, à moins d’obtenir d’hypothétiques licences privées. Cela amènerait à un déplacement dans les eaux européennes de nombreux navires, notamment près des côtes. Cette forte concentration causerait un véritable désastre écologique. Sans accord, l’UE comme le Royaume-Uni pourrait fixer ses quotas de pêche de manière unilatérale, créant de vrais risques de surpêche. Tous les pêcheurs seraient alors menacés, y compris ceux qui ne pêchaient pas dans les eaux britanniques.
Un accord ne règlera pas tout.
Mais un accord ne règlera pas tout non plus. Malgré les promesses, il est clair qu’un accord se fera au prix d’une baisse importante du quota européen.Dans tous les cas, les États membres doivent donner la priorité à la protection de la petite pêche artisanale. Les baisses de quota ne doivent pas se faire de manière uniforme pour toute la flotte. Comme le prévoit l’Article 17 de la Politique Commune de la Pêche, les états doivent utiliser des critères économiques, sociaux et environnementaux pour distribuer les autorisations de pêche en priorité vers la petite pêche
Personne ne comprendrait qu’un super-chalutier industriel qui congèle ses poissons pour les exporter à l’autre bout du monde continue de pêcher si, dans le même temps, les pêcheurs artisans qui font vivre l’économie de nos littoraux et prennent soin de l’environnement mettent la clé sous la porte !
La protection des ressources de la mer et celle de la pêche artisanale sont indissociables et doivent être les priorités de la Commission européenne et des États-membres pour l’après-Brexit.