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Exploitation minière des grands fonds marins : retour sur la conférence (replay) et l’action citoyenne au Parlement européen

Lundi 06 mars 2023, avec ma collègue eurodéputée Marie Toussaint, nous avons organisé une conférence avec l’aide de l’intergroupe parlementaire SEArica, de l’ONG Seas at Risk et de la Deep Sea Conservation Coalition.

J’ai aussi pu participer à la manifestation organisée par le mouvement Lookdown devant le Parlement européen, plus tôt dans l’après-midi du 6 mars. 

 

Les grands fonds marins sont encore très peu connus, ils le sont moins que la surface de la lune. Pour autant, nous savons que les grands fonds marins regorgent de matières premières critiques, métaux et minerais rares.
Alors au nom d’intérêts économiques à court terme, certains États et grandes entreprises minières sont prêts à exploiter ces zones fragiles et indispensables pour le bon fonctionnement des océans et le climat.

Les scientifiques nous alertent, l’exploitation minière pourrait entraîner une perte de la biodiversité et des dommages irréversibles au fonctionnement des écosystèmes, perturber le carbone séquestré dans les grands fonds, et impacter des activités importantes pour la sécurité alimentaire et les communautés côtières.

Pour le moment 13 États se sont positionnés contre l’exploitation minière des grands fonds marins ou en faveur d’un moratoire: Fiji, le Palau, Samoa, le Chili, Costa Rica, Equateur, la Micronésie, l’Espagne, la nouvelle Zélande, l’Allemagne, le Panama, et plus récemment la France et le Canada. 

Grand nombre d’acteurs se sont également positionnés dans le monde entier : 251 parlementaires de 51 États, 704 scientifiques de 44 pays, des grandes entreprises, banques, ONG, célébrités, acteurs du secteur de la pêche, et même l’UICN qui demande un moratoire.

 

L’utilisation de ces nouvelles matières premières n’est pas nécessaire

 

La demande en minéraux et minerais de terre rare est amenée à augmenter avec la transition écologique, notamment pour la construction de batteries.
Or la transition écologique ne doit pas se faire au prix de la destruction du vivant et de l’accélération de l’emballement climatique. Des solutions alternatives pour réutiliser ces métaux existent déjà.
Il faut mettre en place les conditions d’un vrai modèle d’économie circulaire, socialement juste, qui respecte le vivant. 

 

Il est urgent que tous les États se prononcent en faveur d’un moratoire devant l’autorité internationale des fonds marins

 

Il ne nous reste que quelques mois pour agir : si un moratoire n’est pas adopté au sein de l’Autorité Internationale des Fonds Marins (AIFM) dans les prochains mois, les premiers permis d’exploitation minière des grands fonds pourraient être délivrés dès juillet, comme conséquence du déclenchement par l’État de Nauru de la règle des deux ans en juin 2021.

L’AIFM est une organisation intergouvernementale autonome qui régit les activités relatives aux ressources minérales des fonds marins dans les eaux internationales.

En effet, en juin 2021 Nauru a notifié l’AIFM de son intention d’exploiter les minerais en eaux profondes de la Zone de Clarion-Clipperton (océan Pacifique). Cela a enclenché la “règle des 2 ans”, selon laquelle à partir de juillet 2023 des permis d’exploitation pourront être délivrés. Par conséquent l’AIFM doit adopter un code minier avant cette échéance, afin de réguler ces futures activités. 

L’exploration minière des grands fonds marins a elle déjà commencé pour de nombreuses entreprises, comme l’entreprise belge GSR. 

La société minière The Metals Company a obtenu un permis d’exploration qui l’autorise à extraire 36 000 tonnes de métaux dans le Pacifique ! Une vidéo d’un de leurs derniers tests a fuité, et on y voit le déversement de rejets de déchets de métaux lourds directement dans l’Océan Pacifique.

 

Retour sur notre combat

 

Il faut inciter tous les États à se positionner en faveur d’un moratoire contre l’exploitation minière des grands fonds marins.

La conférence que nous avons organisée au Parlement européen a été un succès. Nous avons eu le plaisir de recevoir  Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur français des pôles et des enjeux maritimes, Hugo Morán, secrétaire d’etat espagnol à l’environnement, Franziska Brantner, Secrétaire d’État parlementaire au ministère fédéral de l’économie allemand, Kestutis Sadauskas, directeur général adjoint à la direction générale des affaires maritimes et de la pêche de la Commission européenne, Patricia Esquete, docteure en biologie marine, et la docteure Monica Verbeek, directrice de l’association Seas at Risk, qui co-organisait l’événement.

Tous·es· se sont positionnés contre l’exploitation minière des grands fonds marins.

 

Le replay de la conférence est disponible ici :

 

Olivier poivre d’Arvor, ambassadeur français des pôles et des enjeux maritimes, durant la conférence :Comment pourrions nous justifier à l’échelle de notre génération et au reste du monde, à nos enfants, que d’un côté à Montréal lors de la COP15 nous, la communauté internationale, avons pris des engagements très importants pour la biodiversité […], comment pourrions nous en même temps, nous, communauté internationale […] prendre une décision bientôt, en juillet à Kingston, d’aller chercher sans connaissance aucune des ressources au fond de l’océan. Ça serait incompréhensible, illisible”. 

 

Patricia Esquete, docteure en biologie marine: “Le problème est là: nous n’avons pas assez d’informations. Pendant une étude récente qui a été faite par des spécialistes on a vu que seulement 1% des ressources qui sont présentes dans ces écosystèmes sont couvertes par ces informations scientifiques. Donc nous avons assez d’informations seulement concernant 1% des ressources contenues dans ces systèmes, et ca c’est pas beaucoup, ca c’est sur”. 

 

La mobilisation citoyenne qui a eu lieu devant le Parlement européen jeudi 06 mars après-midi a également été un succès. Y étaient présents Adélaïde Charlier (coordinatrice belge de Youth for Climate et Lookdown), Anne Sophie Roux de Sustainable Ocean Alliance (SOA), Lucas Bravo (acteur) et Camille Etienne (graine de possible). 


Nous n’allons pas arrêter le combat. A partir d’aujourd’hui et pour les deux prochaines semaines l’AIFM se réunit de nouveau. Nous devons maintenir la pression sur les États. Il faut que l’Union européenne et plus d’États se prononcent à cette occasion contre l’exploitation minière des grands fonds marins et arrêtons cette folie avant qu’il ne soit trop tard. 

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