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Crise en Haïti : soutenons les propositions de la société civile

Depuis plusieurs mois, je travaille sur la situation en Haïti où la situation sociale, politique et économique s’aggrave au fil du temps.

Dès la fin mai 2021, le Parlement européen avait adopté une résolution d’urgence sur la situation politique, sociale et humanitaire en Haïti, dont j’étais la négociatrice pour le groupe des Verts.

 

La situation s’aggrave

 

Depuis, le pays a subi de nombreux chocs supplémentaires. L’assassinat du président haïtien Jovenel Moïse le 7 juillet 2021, condamné par l’Union européenne, a fait sombrer davantage le pays dans le chaos sur lequel les gangs ont désormais la main mise. Un mois après, en août 2021, un tremblement de terre a ravagé le sud du pays, tué des milliers de personnes et causé des dommages matériels majeurs. Cette catastrophe a monté une fois de plus la grande vulnérabilité du pays.

Depuis septembre, les enlèvements et les exactions commises par les gangs armés se sont multipliés. La population haïtienne, notamment les femmes, souffre de l’instabilité politique du pays et des difficultés d’accès aux services sociaux de base. Corruption, incompétence du gouvernement, mauvaise gestion de la crise sanitaire, enlèvements et violence des gangs, institutions et infrastructures publiques minées, insécurité alimentaire: la situation en Haïti est inquiétante et ne peut plus durer.

La communauté internationale reste silencieuse depuis des années. L’attitude des États-Unis et du bureau des Nations Unies en Haïti est dénoncée, notamment pour leur récente complaisance avec le gouvernement haïtien et la situation d’ingérence qui en a découlé cet été après l’assassinat du président.

En septembre 2021, près de 10 000 réfugiés haïtiens ont afflué vers la frontière américaine à la recherche d’un meilleur futur, hors du pays en faillite. La réponse des États-Unis a été purement répressive et violente et nombre des chercheurs et chercheuses de refuges ont été expulsés. Suite à cet évènement, Daniel Foote, l’envoyé spécial des États-Unis en Haïti a annoncé sa démission refusant d’être associé à cette « décision inhumaine et contreproductive » et dénonçant en parallèle la politique menée par Washington en Haïti.

 

Écouter la société civile haïtienne

 

Depuis le travail sur la résolution du Parlement européen, j’ai été en contact régulier avec la société civile haïtienne dont le courage est immense. Le 30 juin 2021, avec 6 collègues femmes eurodéputées, j’avais souhaité marquer ma solidarité, dans une tribune pour Médiapart, avec le peuple haïtien, et les femmes en particulier, en première ligne de la crise sociale et politique qui ravage le pays. Nous appelions l’UE à aller plus loin que la résolution adoptée.

Fin août 2021, plusieurs organisations de la société civile, dont les organisations paysannes, les organisations de défense des droits des femmes, des droits humains, socioprofessionnelles et biens d’autres, se sont réunies lors de la Conférence Citoyenne pour une Solution Haïtienne à la Crise. Ces organisations ont signé le « accords de Montana », une feuille de route de propositions pour sortir de la crise sur différents volets : processus électoraux, participation citoyenne, gestion décentralisée du pays, sécurité et défense des droits humains… La vitalité du peuple haïtien, malgré les difficultés auxquelles ils font face, montre qu’une solution haïtienne est possible et crédible. Reste à convaincre la communauté internationale pour qu’elle sorte de son silence et soutienne ce mouvement.

Depuis la rentrée, j’ai eu l’occasion de débattre de ce sujet avec les services de la Commission européenne et le Service d’Action Extérieur. En octobre, nous avons poussé en tant que groupe des Verts pour mettre le sujet à l’agenda de la séance plénière et de la Commission du développement, mais sous la pression d’autres groupes politiques, les discussions sont malheureusement restées uniquement centrées sur la dimension humanitaire du problème, qui n’est que la partie visible de l’iceberg.

Haïti ne doit pas tomber dans l’oubli. Notre devoir en tant qu’européens n’est pas non plus de faire pour les haïtiens, comme la communauté internationale le fait depuis des décennies en s’immisçant dans les processus politiques et électoraux et sur le plan humanitaire, uniquement aux travers des grandes ONG internationales, mais bien de soutenir une « transition de rupture » proposée par les haïtiens et pour les haïtiens.

Vous pouvez revoir mes interventions ici :

 

 

 

Photo : Manifestation à Port au Prince le 09/09/2018 dans le but de réclamer des comptes sur la gestion du fonds PetroCaribe.

© Ronhy D’Haiti, https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Manifestation_Haiti.jpg

 

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