Depuis quelques années se développent dans plusieurs régions des projets de méga-fermes aquacoles. Si certaines fermes aquacoles peuvent être durables, le développement d’énormes structures dont l’impact peut être colossal sur l’environnement inquiète de plus en plus.
Dans la baie de Golfe Juan, dans les Alpes Maritimes, un projet de méga ferme aquacole de 24.000 m² située en pleine zone Natura 2000 menace les écosystèmes marins, notamment la posidonie qui sert de nurserie de poissons, et suscite l’opposition des pêcheurs locaux, inquiets des conséquences pour la pêche. Après avoir rencontré toutes les parties prenantes pour bien analyser les enjeux, l’absurdité de ce projet m’a poussé à rejoindre ses opposants. Le ***, j’ai rejoint la manifestation en mer organisée par les pêcheurs·euses et à laquelle plus de 80 bateaux ont participé.
L’enquête publique nécessaire à la réalisation d’un tel projet s’est conclue sur un avis défavorable. Malgré cela, le 17 juillet 2023, le préfet des Alpes Maritimes a donné son accord pour l’implantation de cette ferme. J’ai donc décidé d’entamer une procédure de recours avec les pêcheurs.
Ce projet est loin d’être le seul projet problématique. En janvier, je me suis rendue au Verdon-sur-mer afin d’apporter mon soutien au collectif Eaux Secours Agissons, qui s’oppose à un projet de méga usine de saumon qui doit y être implanté. Le collectif a déposé une requête auprès de la Commission des pétitions du Parlement européen qui a été déclarée recevable. La Commission européenne doit désormais étudier le projet de méga-usine de saumons porté par Pure Salmon et déterminer si, en autorisant ce projet, la France se placerait en infraction vis-à -vis du droit européen.
L’aquaculture est souvent présentée comme la solution pour limiter la surpêche tout en maintenant notre consommation de poisson, voire en l’augmentant. Mais les formes d’aquaculture vraiment durables sont rares. On ne peut pas parler d’aquaculture durable quand, pour nourrir des espèces carnivores, on importe des farines de poisson, qui mettent en danger la sécurité alimentaire de plusieurs pays d’Afrique. L’aquaculture n’est pas non plus durable lorsqu’elle menace les pêcheurs et les écosystèmes marins. Elle n’est pas durable lorsque les animaux y sont entassés par centaines, sans aucune limite de densité, qu’ils sont contraints à des comportements contraires à leur nature et que les animaux sont abattus en utilisant des techniques comme l’asphyxie ou le coulis de glace, sources de souffrance, alors que des alternatives existent.