Le 27 février 2024, le Parlement européen a approuvé le texte final du nouveau règlement sur la plateforme technologies stratégiques pour l’Europe (« STEP »). L’objectif de « STEP » est de stimuler l’industrie européenne et de combattre la concurrence internationale en mettant l’accent sur la transition écologique.
Le problème ? L’accord final s’écarte considérablement de cette ambition, en réorientant des fonds cruciaux de la politique régionale vers des secteurs et des technologies controversées qui ne sont pas alignés sur nos objectifs environnementaux et climatiques, tels que l’hydrogène fossile, le captage, l’utilisation et le stockage du carbone et les organismes génétiquement modifiés.
L’argent des fonds européens, censé être un levier pour une transition juste et la solidarité régionale, est ainsi détourné. Une part considérable des fonds du Fonds européen de développement régional (FEDER) sera réorientée, potentiellement jusqu’à 160 milliards d’euros. Souvenez-vous : le FEDER que nous avions réussi à obtenir en 2020, et sur lequel j’étais rapportrice fictive, était pourtant le FEDER le plus vert et ambitieux de l’histoire ! Cette réorientation risque désormais de favoriser les grandes entreprises au détriment des petites et moyennes entreprises (PME) et d’un développement régional équitable.
L’adoption de cette législation représente non seulement une occasion manquée de renforcer l’engagement de l’Europe envers une économie durable et respectueuse de l’environnement, mais également un signal d’alarme sur la nécessité de rester vigilant·e·s.
Il est impératif de continuer à défendre une politique régionale qui soutient réellement les régions et les communautés les plus vulnérables, place la transition juste et l’action climatique au cœur de son action, et non les intérêts de quelques grandes entreprises. La bataille pour une politique industrielle européenne alignée sur les objectifs climatiques et sociaux est loin d’être terminée.