Contre l’exploitation minière des grands fonds marins, le mouvement international doit grossir!
Alors que l’Assemblée de l’Autorité internationale des fonds marins se réunit à Kingston, plus de 70 parlementaires, issus de 25 pays du monde entier, renouvellent, à l’initiative des eurodéputées Marie Toussaint et Caroline Roose, leur soutien à un moratoire sur l’exploitation minière en eaux profondes et exhortent tous les États de l’Assemblée de l’Autorité internationale des fonds marins à œuvrer rapidement à la réalisation de cet objectif.
Sans océans, pas de vie sur terre. Le constat est aussi simple que ça.
Pourtant, à l’heure où nous écrivons ces lignes, les États se réunissent à Kingston pour l’Assemblée de l’Autorité internationale des fonds marins, où ils pourraient décider d’empêcher le lancement d’un nouvel engin de destruction massive des océans : l’exploitation minière en eaux profondes.
Car voilà le nouveau projet de l’industrie minière : ouvrir des mines au fond des océans. Même si les fonds marins sont encore moins connus que la surface de la lune. Même si l’exploitation minière en eaux profondes affecterait de manière irréversible des écosystèmes fragiles, libérerait d’énormes quantités de carbone et risquerait de nuire à des animaux marins tels que les baleines, en raison de la pollution sonore qu’elle engendrerait.
La transition énergétique ne peut se traduire par une telle destruction de l’environnement. En misant sur la sobriété, l’efficacité énergétique et le recyclage, nous n’avons pas besoin d’aller chercher au fond des mers les métaux pour nos batteries et toutes nos technologies.
Ce n’est évidemment pas l’avis de l’entreprise The Metals Company. Attirée par l’appât du gain, elle a déclenché, à travers l’Etat de Nauru, une règle de deux ans qui pourrait ouvrir les fonds marins à l’industrie minière dès cet été. Depuis le début de ce mois de juillet, une demande de permis d’exploitation peut être déposée à tout moment.
Depuis, la mobilisation pour l’adoption d’un moratoire pour empêcher cette folie prend de plus en plus d’ampleur. Le mois dernier, le conseil consultatif des académies des sciences européennes a dénoncé le discours trompeur de ses défenseurs et appelle à un moratoire, indiquant que les conséquences environnementales seront désastreuses et contestant l’intérêt commercial de cette exploitation.
Face à ce constat, des Etats se mobilisent. De la république des Fidji en juin 2022 au Canada depuis juillet 2023, dix-huit d’entre eux se sont positionnés en faveur d’un moratoire international, d’une pause de précaution voire d’une interdiction. Cette mobilisation chaque jour grandissante est encourageante mais plus d’Etats doivent prendre position contre l’exploitation minière des grands fonds marins.
La mobilisation doit redoubler de puissance. Un grand mouvement international est en train de naître, et doit être emmené par les Etats déjà favorables au moratoire.
C’est pourquoi, de Vanuatu à la France, en passant par le Cameroun et le Portugal, nous, parlementaires du monde entier, rassemblés autour d’une Alliance pour un moratoire sur l’exploitation minière des fonds marins, appelons aujourd’hui nos Etats respectifs, et tous les Etats du monde, à :
- soutenir le moratoire international sur l’exploitation minière des fonds marins jusqu’à ce que nous ayons suffisamment de connaissances sur les risques de cette activité sur l’environnement marin et les garanties que cette dernière n’entraînera aucune perte de biodiversité
- s’engager à s’opposer à toute demande de permis d’exploitation
- soutenir une réforme en profondeur de l’Autorité Internationale des Fonds Marins.
Plus de 257 parlementaires de plus de 50 pays différents ont déjà signé la déclaration parlementaire mondiale pour un moratoire sur l’exploitation minière des grands fonds lancée il y a un an au Sommet de Lisbonne. Et ce nombre ne fait que grandir.
Nous joignons nos voix à celles des ONGs, scientifiques, peuples autochtones, mais aussi entreprises qui soutiennent un moratoire international sur ces activités, qui comportent des risques bien trop grands pour l’environnement et le climat. Leur lancement irait complètement à l’encontre des engagements internationaux en faveur de la biodiversité adoptés à Montréal en 2022, du respect du principe de précaution et des droits des peuples autochtones et des communautés locales.
Nous appelons enfin nos collègues parlementaires du monde entier à nous rejoindre et à mobiliser en urgence leurs gouvernements contre l’exploitation minière des grands fonds marins.
Caroline Roose, Membre du Parlement européen, France
Marie Toussaint, Membre du Parlement européen, France
Sahar Alqawasmi, Membre du Conseil national palestinien, Palestine
Manon Aubry, Membre du Parlement européen, France
Margrete Auken, Membre du Parlement européen, Danemark
Agho Oliver Bamenju, Membre de l’Assemblée nationale, Cameroun
Julien Bayou, Député, France
Lisa Belluco, Députée, France
Guy Benarroche, Sénateur, France
Michael Bernhard, Membre du Parlement, Autriche
Mockaël Bouloux, Député, France
Manuel Bompard, Député, France
Daniel Breuiller, Sénateur, France
Saskia Bricmont, Membre du Parlement européen, Belgique
Angela Brown Burke, Membre du Parlement, Jamaïque
Graciela Camano, Députée, Argentine
Damien Carême, Membre du Parlement européen, France
Sylvain Carrière, Député, France
Hugon Claire, Membre du Parlement fédéral, Belgique
Samuel Cogolati, Membre du Parlement fédéral, Belgique
Greet Daems, Membre du Parlement fédéral, Belgique
Severine De Laveleye, Membre du Parlement fédéral, Belgique
Karen Erodi, Députée, France
Malte Gallee, Membre du Parlement européen, Allemagne
Raquel Garrido, Députée, France
Bernard Georges, Membre de l’Assemblée nationale, Seychelles
Clémence Guetté, Députée, France
Francisco Guerreiro, Membre du Parlement européen, Portugal
José Gusmao, Membre du Parlement européen, Portugal
Anja Hazekamp, Membre du Parlement européen, Pays-Bas
Laurence Hennuy, Membre du Parlement fédéral, Belgique
Simon Holmström, Membre du Parlement d’Åland, Finlande
Andrés Ingi Jónsson, Membre de l’Alþingi, Parlement d’Islande
Hubert Julien-Laferrière, Député, France
Hon Dr Ephraim Abel Kayembe, Membre du Parlement, Malawi
Andy Kerbat, Député, France
Simon Kofe, Membre du Parlement, Tuvalu
Andy Labonte, membre de l’Assemblée nationale, Seychelles
Aurore Lalucq, Membre du Parlement européen, France
Pierre Larrouturou, Membre du Parlement européen, France
Elise Leboucher, Députée, France
Charlotte Leduc, Députée, France
Rebecka Le Moine, Membre du Parlement, Suède
Caroline Lucas, Membre de la Chambre des Communes, Royaume-Uni
Frédéric Mathieu, Député, France
Louis Mariage, Membre du Parlement fédéral, Belgique
Marisa Matias, Membre du Parlement européen, Portugal
Thomas Naessens, Membre du Parlement bruxellois, Belgique
Nathalie Oziol, Députée, France
Mathilde Panot, Députée, France
Francesca Paquini, Députée, France
Ingrid Parmentier, Membre du Parlement bruxellois, Belgique
Kira Marie Peter-Hansen, Membre du Parlement européen, Danemark
Marie Pochon, Députée, France
Raymonde Poncet Monge, Sénatrice, France
Loic Prud’homme, Député, France
Ralph Regenvanu, Membre du Parlement, Vanuatu
Dharma Raj Regmi, Membre du Parlement, Népal
Sandra Regol, Députée, France
Manuela Ripa, Membre du Parlement européen, Allemagne
Tristan Roberti, Membre du Parlement de Bruxelles, Belgique
Alfons Röblom, Membre du Parlement d’Åland, Finlande
Astrid Rössler, Membre de l’Assemblée nationale, Autriche
Sandrine Rousseau, Députée, France
Mounir Satouri, Membre du Parlement européen, France
Anne Stambach-Terrenoir, Députée, France
Nicolas Thierry, Député, France
Ernest Urtasun, Membre du Parlement européen, Espagne
Olivier Vajda, Membre du Parlement fédéral, Belgique
Eva Marie van Esch, Membre de la Chambre des représentants, Pays-Bas
Lammert Van Raan, Membre du Parlement, Pays-Bas
Anthony Vieira, Membre du Parlement, République de Trinité-et-Tobago
Niinistö Ville, Membre du Parlement européen, Finlande
Nicolas Walder, Membre du Parlement, Suisse
Léo Walter, Député, France
Jennifer Whitmore, Membre du Parlement, République d’Irlande