Le 29 septembre, une négociation en « trilogue » a eu lieu à Bruxelles concernant la proposition de règlement européen sur les restrictions à l’accès aux eaux de l’Union. L’amendement que j’avais déposé et qui visait à restreindre l’utilisation de la senne démersale à proximité des côtes des Hauts-de-France et de Normandie était aux cœur des discussions.
Un amendement soutenu par les pêcheurs et les ONG
J’avais déposé cet amendement suite à une interpellation de l’ONG Bloom, de pêcheurs et des comités des pêches des Hauts de France et de Normandie. Des élus issus d’un très large spectre politique avaient soutenu l’amendement. Il n’a pas été inclus dans le texte final, en raison de l’opposition des États membres, dont la France.
Le résultat de cette négociation est clairement une déception. Les députés européens qui portaient cet amendement se sont heurtés à un mur venant du Conseil de l’Union européenne qui représente les gouvernements des États-membres. Cette fin de non-recevoir est directement liée à la position du gouvernement français qui s’est opposé à toute limitation de la senne démersale.
La senne démersale, une technique dévastatrice
La senne démersale est une technique dévastatrice qui consiste à déployer un câble sur les fonds marins qui forme un polygone couvrant une surface de 3 km². On rabat ensuite le câble, raclant les fonds marins et capturant tous les poissons présents à l’intérieur. Cette technique cause des ravages aux écosystèmes marins et est déjà interdite le long de la quasi-totalité des côtes françaises. Elle reste cependant pratiquée le long des côtes normandes et des Hauts de France, notamment par des navires néerlandais.
Le gouvernement macron au service des lobbys de la pêche industrielle
Ce résultat décevant est avant tout une victoire pour le lobby de la pêche industrielle néerlandaise. Celui-ci est de plus en plus influent, non seulement au niveau européen, mais aussi auprès du gouvernement français. Il est honteux que le gouvernement français fasse primer les intérêts de cette flotte industrielle plutôt que celle de la majorité des pêcheurs français.
Nous pousserons pour que des mesures soient adoptées, avant qu’il ne soit trop tard pour les pêcheurs de la Manche. La Commission européenne publiera bientôt un plan d’action pour la conservation des ressources halieutiques et la protection des écosystèmes marins. Ce doit être l’occasion de prendre de telles mesures.
Le combat continue. Nous continuerons la mobilisation au côté des pêcheurs nordistes, normands et de la société civile.