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Le Parlement européen demande l’interdiction des sennes démersales près des côtes françaises.

Mardi 12 juillet, la Commission de la Pêche au Parlement européen a adopté l’amendement que j’avais déposé pour interdire les sennes démersales près des côtes françaises, une demande importante pour les pêcheurs de la Manche et pour la protection des écosystèmes.

Depuis plusieurs années, aveuglés par la logique du “toujours plus”, de nombreux armateurs cherchent à équiper leurs navires avec des techniques de pêche qui permettront de pêcher le plus de poisson possible, en un minimum de temps.

Il y a quelques mois, j’ai été alerté par l’ONG Bloom et par les pêcheurs des Hauts-de-France et de la Normandie sur les ravages d’une technique de pêche, les sennes démersales. Utilisée notamment dans la mer du nord et le nord de la Manche, cette technique dévastatrice consiste à déployer un câble sur les fonds marins qui forme un polygone couvrant une surface de 3 km² (la superficie d’une ville comme Bagnolet) puis à rabattre ce câble, ce qui crée un mur de sédiments qui piège tous les poissons présents à l’intérieur du polygone et les rabat vers le filet. Les impacts sont énormes aussi bien sur les fonds marins, raclés par les câbles, que pour les populations de poissons, pêchés dans des quantités astronomiques et sans aucune sélectivité.

Cette technique est déjà interdite dans la zone côtière de la quasi-totalité de la France. Mais au large des côtes normandes et des Hauts-de-France, où la technique est encore utilisée, les conséquences ne sont plus supportables pour les pêcheurs et pêcheuses de la région des Hauts-de-France. Le comité des pêches des Hauts-de-France a par exemple organisé une consultation de ses membres et 93% ont demandé un moratoire sur les sennes démersales. Dans cette zone, des navires belges ou néerlandais qui ont le droit de pêcher à proximité des côtes françaises utilisent cette technique, ce qui rend difficile la mise en place d’une mesure similaire à celle décidée sur le reste du littoral français.

Le Parlement européen n’ayant le droit d’initiative pour déposer une demande de moratoire sur les sennes démersales, j’ai déposé un amendement sur un autre texte qui régit l’accès aux eaux de l’Union européenne. Il donne la possibilité à la France d’interdire l’utilisation de la senne démersale à proximité de ses côtes pour les navires belges et néerlandais, et pas seulement pour les navires français.

Le 12 juillet, la Commission Pêche du Parlement a donc adopté cet amendement. Ce vote est le résultat du travail des ONG et des pêcheurs qui n’ont pas ménagé leurs efforts pour convaincre les député-e-s. Le vote de cet amendement est un signal fort envoyé à la Commission européenne et aux états membres. Ce n’est qu’un premier pas qui permet de mettre la pression pour obtenir un moratoire sur la senne démersale.

Mais le combat est loin d’être fini. Pour entrer en application, cet amendement doit aussi être adopté par le Conseil où siègent les ministres de la pêche des états membres. Les négociations commenceront en septembre.

 

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