La 15e conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique des Nations unies (COP15) a pris place à Montréal du 6 au 19 décembre.
De nombreux espoirs étaient placés sur ces négociations dont l’objectif était de parvenir à un cadre mondial sur la protection de la biodiversité, avec notamment l’objectif de protéger 30% des terres et des mers au niveau mondial.
L’accord signé pour protéger la biodiversité est historique. Mais malheureusement, il n’y a pas d’interdiction des industries extractives néfastes pour l’environnement (extraction minière, forages…) dans le texte final sur les 30% avec le risque d’aires protégées de « papier » Sans niveaux de protection suffisants pour interdire des activités industrielles néfastes comme l’extraction minière ou les forages, créer une aire protégée n’a guère de sens.
Point positif: le respect des droits des peuples autochtones et des communautés locales est inclus dans le texte. Mais il faudra être vigilants quant à sa mise en œuvre. Il n’y a d’ailleurs hélas pas de catégorie distincte pour les territoires des peuples autochtones.
L’objectif de 30% adopté ne doit surtout pas nous détourner de l’objectif principal: stopper le déclin de la biodiversité PARTOUT et reconnaître le problème que posent les activités des grosses entreprises les plus polluantes et destructrices du vivant.
Les bonnes nouvelles sont par exemple l' »objectif de réduction des risques des pesticides de moitié », les objectifs de sortie des subventions néfastes pour l’environnement ou les objectifs ambitieux en matière de restauration des écosystèmes !
L’autre aspect positif ce sont les 20 milliards de dollars par an d’ici à 2025, et au moins 30 milliards d’ici à 2030 pour les pays du Sud (même si ces derniers demandaient 100 milliards).
Les Océans ont quant à eux ont peu été abordés et des problématiques majeures comme la surpêche et les techniques de pêche destructrices ont été éludées alors qu’elles représentent actuellement la première cause de déclin de la biodiversité marine
L’attitude de l’UE et de ses États membres, dont la France, à la COP15 semble avoir été ambivalente, voire néfaste sur certains points comme le niveau de protection des 30% ou les questions de financement pour les pays du Sud. C’est un mauvais signal.
Entre deux aller-retours au Qatar, Macron envoie des courriers à la Commission européenne et sabote les négociations #COP15 en cours sur la biodiversité.
Quelle honte !
Bon courage @JuttaPaulusRLP @VilleNiinisto qui se battent sur place pour un accord mondial. @marietouss1 https://t.co/qMpRLVPFzh— Caroline Roose 🌍 🐟 🌻 (@CarolineRooseEU) December 15, 2022
Avec plusieurs eurodéputé·e·s nous avions d’ailleurs adressé un courrier à la Commission européenne ainsi qu’au ministre de l’environnement des États membres dont le ministre français Christophe Béchu:
#COP15 : la France et l'UE doivent défendre de réelles aires protégées avec des critères de protection concret et non des mesurettes qui s'apparentent à du greenwashing !
C'est pour cela qu'avec une dizaine d'eurodéputé-e-s nous avons écrit à @ChristopheBechu👇
1/2 pic.twitter.com/SceD8Wu2Bb— Caroline Roose 🌍 🐟 🌻 (@CarolineRooseEU) December 14, 2022
Enfin, les COPs climat nous montrent que lorsque des objectifs sont adoptés, les États ne les appliquent pas, en termes de solidarité vers le Sud ou d’objectifs chiffrés pour stopper les crises du vivant et climatique. Sans outils de suivi, il nous faudra être vigilants.
L’Union européenne doit se montrer plus ambitieuse pour protéger la biodiversité à travers chacune de ses décisions. La restauration et la protection doit être la priorité sans quoi au moins 1 million d’espèces seront encore menacées, tout comme notre survie.