Du 2 au 5 juin, je me suis rendue à Carthagène, en Espagne, avec les ONG Animals International, Animal Welfare Foundation, et mon collègue écologiste Thomas Waitz, pour enquêter sur l’exportation des animaux vivants par bateaux, hors d’Europe. Le port de Carthagène est en effet l’un des principaux points de départ pour l’exportation d’animaux vivants vers des pays tiers. Cette mission non officielle s’intégrait dans notre travail dans le cadre de la commission d’enquête du Parlement européen sur la protection des animaux pendant le transport (ANIT), dont je suis membre et coordinatrice pour le Groupe des Verts/ALE.
Perchés en haut d’une colline qui surplombe les infrastructures portuaires, nous avons observé le chargement de centaines moutons et de bovins sur l’Omega Star, un navire de transport, battant pavillon du Sierra Leone, construit en 1991 et reconverti pour le transport des animaux. Toute la journée, pendant de longues heures, des milliers d’animaux ont été déchargés d’une quarantaine de camions pour être chargés sur le bateau. Nous avons assisté à de mauvais traitements des animaux et à des violations de la législation européenne.
Le navire a ensuite mis le cap vers l’est. Parti dans la nuit du 4 au 5 juin, le bateau est arrivé au port de Jeddah, en Arabie Saoudite dans la journée 14 juin. Près de 10 jours ballottés par les flots, sans toucher terre. Ce jour-là, les températures ont atteint près de 43°C, des températures bien au-dessus de ce que les animaux peuvent supporter.
Photo: chargement des moutons sur l’Oméga Star, Port de Carthagène © Martí Bech
Comment acceptons-nous que des animaux puissent être transportés dans de telles conditions ? C’est ce à quoi nous avons cherché à répondre en remontant la trace des camions qui avaient amené les animaux au port. Ceux-ci venaient de plusieurs fermes d’engraissement aux alentours, où nous avons vu des animaux en mauvaise condition. Parmi les bovins présents, plusieurs portaient à l’oreille un signe FR. Ces bœufs étaient donc nés en France, probablement dans des fermes-usine laitières où l’on cherche à se débarrasser des veaux le plus rapidement possible. Ils ont été transportés dans ces fermes en Espagne pour être ensuite abattues hors d’Europe, souvent au Moyen-Orient après un voyage long et pénible par la mer.
Cela montre toute l’aberration du système actuel que nous nous battons pour changer.
Un reportage vidéo suivra, dans lequel je vous ferai part de mon expérience plus en détail et vous montrerai les images inédites du chargement des animaux.
Je suis à Carthagène en Espagne avec Animals International, @AWF_Germany & @thomaswaitz. Nous enquêtons sur l'exportation des animaux vers le sud, qui sont exportés par bateaux dans des conditions effroyables. pic.twitter.com/9PDcRPDH86
— Caroline Roose 🌍 🐟 🌳🌻 (@CarolineRooseEU) June 5, 2021
Transport des animaux à #Cartaghène : nous avons constaté de très mauvais traitements envers les animaux durant le chargement sur le navire que nous observions. Vidéo : @AnimalsInt.
Avec @AWF_Germany et @thomaswaitz pic.twitter.com/tKFa6T9i7n— Caroline Roose 🌍 🐟 🌳🌻 (@CarolineRooseEU) June 5, 2021