L’initiative citoyenne européenne est un outil de démocratie participative qui permet à des citoyen·ne·s européen·ne·s d’interpeller les institutions européennes pour qu’elles agissent sur un sujet précis. Pour être valide, la pétition doit recueillir plus d’un million de signatures certifiées venant d’au moins sept pays de l’Union européenne.
En 2018, des centaines d’associations de défense des animaux ont décidé, sous l’impulsion de l’ONG CIWF, de s’emparer de cet outil pour demander la fin de l’élevage en cage dans l’UE. En effet, plus de 300 millions d’animaux, notamment des poules, des cochons, des lapins, des canards et des oies, sont enfermés dans des cages en Europe. La plupart ne toucheront jamais le sol de leur vie. Ils ne verront jamais la lumière du jour, si ce n’est lors du transport qui les amènera vers l’abattoir.
Plusieurs États ont commencé à interdire l’utilisation de cages pour certains animaux. Il était important d’aller plus loin et d’obtenir une interdiction dans toute l’Europe. Dans le cas de l’agriculture biologique, l’utilisation des cages est interdite pour la grande majorité des espèces. C’est la preuve que mettre fin à l’élevage en cage est possible. C’est d’ailleurs ce que des chercheurs ont démontré dans une étude commandée par le Parlement européen.
La fin des cages répond bien-sûr à un impératif de protection des animaux mais aussi à un enjeu sanitaire : la concentration d’un grand nombre d’animaux sur un même lieu est en effet propice à la diffusion des zoonoses, les maladies transmissibles entre les animaux et les humains. Pas plus tard que cette année, des millions de visons élevés en cage pour leur fourrure ont dû être abattus à travers l’Europe après que des cas de Covid-19 ont été observés dans plusieurs élevages.
En un an, l’initiative citoyenne européenne a recueilli plus d’1,4 million de signatures venant de tous les États membres de l’Union européenne. En juin 2021, le Parlement européen a adopté une résolution soutenant à une très large majorité l’interdiction des cages en Europe, dès 2027. La Commission européenne étant la seule à pouvoir initier une nouvelle législation, c’était à elle d’expliquer comment elle compte mettre en œuvre cette demande. Elle a annoncé fin juin qu’elle présenterait d’ici 2023 une proposition pour interdire les cages. Une très bonne nouvelle. Je serai bien sûr vigilante pour m’assurer que cette législation sera ambitieuse, notamment du point de vue du calendrier, mais aussi pour que les importations d’animaux ou de viande respectent aussi l’interdiction des cages.
Photo : L214 – 2008