Alors que le Premier ministre a annoncé dans son discours de politique générale vouloir réformer l’article 55 de la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU) je me suis entretenue ce mercredi 21 février, avec Francis Venerde, représentant de la Fondation Abbé Pierre pour la région PACA. Étant originaire de Villeneuve-Loubet, dans les Alpes-Maritimes, c’est l’occasion pour moi de revenir sur quelques faits consternants concernant le mal-logement et la précarité à Nice et ses environs.
Je vous en avais déjà parlé mais il faut savoir qu’à Nice, une personne sur cinq vit en dessous du seuil de pauvreté, ce qui est bien plus important que la moyenne nationale. Nice, dont on vante la beauté et le clinquant, compte pourtant la résidence sociale Nicéa, le quartier prioritaire le plus pauvre de France. Cette résidence connaît un taux de pauvreté de … 81% !
Malgré ces taux de pauvreté qui impliquent des difficultés pour se loger, le prix au mètre carré y reste l’un des plus chers de France et le parc social n’est pas du tout à la hauteur. Chaque année, des dizaines de milliers de demandes ne sont pas satisfaites ! Ainsi, la Métropole Nice Côte d’Azur est l’un des territoires les plus tendus en matière d’attribution de logements sociaux : le parc locatif en était composé à 14,20 % au 1er janvier 2021, alors qu’il devrait l’être à 25 % !
Au cours de mes maraudes, lors de mes échanges avec les associations, je constate les profils et la détresse de personnes qui ont parfois travaillé toute leur vie et qui se retrouvent à la rue, pâtissant de ces loyers exorbitants.
Dans les Alpes-Maritimes, la situation confine souvent à l’absurde : ici cohabitent des milliers de logements inoccupés et … des logements suroccupés, qui font le bonheur des marchands de sommeil. Est-ce cette politique du logement que l’on veut pour la cinquième ville de France ?
Alors, dans un premier temps, j’appelle les autorités nationales à agir et à ne surtout pas détricoter la loi SRU : elle nous permet de lutter contre les séparatismes, de freiner les inégalités territoriales, en bref, elle est essentielle à la fraternité et à l’égalité de notre République. C’est particulièrement vrai ici : il faut agir d’urgence pour ne pas que se loger signifie s’appauvrir. Pour ne pas que se loger continue d’être un luxe.
D’ailleurs, en novembre 2023 déjà, l’élue écologiste Juliette Chesnel-Le Roux avait écrit au Maire de Nice, Monsieur Christian Estrosi, pour demander des Etats généraux du logement mais n’a obtenu aucune réponse. Pour tous les Maralpins qui souffrent du mal logement aujourd’hui, je fais à nouveau cette demande à Monsieur le Maire.
Je suis à disposition pour échanger quant aux nombreuses pistes que proposent déjà les écologistes : encadrer la location saisonnière, plafonner les loyers, réquisitionner des logements vacants, massifier la construction de logements sociaux …
Crédit photo : 18/10/2023 | © Marliya Zabar (parue dans un article de la fondation Abbé Pierre : https://www.fondation-abbe-pierre.fr/actualites/mal-logement-dans-la-metropole-de-nice-un-premier-focus-de-la-fondation)