En ces temps de brutalité sociale, je souhaitais revenir sur la situation des sans domiciles fixes en France que la Fondation Abbé Pierre estime à 330.000 personnes. C’est deux fois plus qu’en 2012 et trois fois plus qu’en 2001.
À la rue ou en hébergement d’urgence, les personnes en situation de grande précarité compte majoritairement sur le soutien d’associations qui leur viennent en aide à travers des distributions de nourriture et produits d’hygiène. Bien plus que cela, ces associations offrent surtout un moment de convivialité et d’échange.
Avant et au cours de mon mandat, j’ai mis un point d’honneur à participer à des maraudes ou à des soupes populaires afin de contribuer à pallier à mon niveau à ces injustices que l’État ne combat pas suffisamment. A Nice, Villeneuve-Loubet ou Paris, avec la croix rouge ou la protection civile, j’ai pu passer quelques heures avec des sans-abris ou sans domicile fixe, échanger avec elles et eux, découvrir leur histoire et mieux comprendre tant les besoin des associations que les manquements terribles des politiques actuelles.
Je rappelle que L’Union européenne a adopté le 28 février 2022 un plan de travail dont l’objectif est de ne plus avoir de personnes sans-abri dans leurs rues en 2030. Pour cela, en France, il faudrait réorienter une partie des logements sociaux vers celles et ceux qui en ont le besoin le plus urgent, et faciliter la régularisation des personnes en situation irrégulière.
Le gouvernement doit revoir sa copie alors que les « politiques anti-pauvres » sont autant de menaces pour des personnes dont la situation est déjà ultra précaire : comme la réforme de l’assurance chômage, qui vise à réduire la durée d’indemnisation, ou la proposition de loi anti-squatteurs qui sont autant d’aberrations injustes et contre-productives et qui peuvent condamner les plus précaires à la rue.