Caroline Roose a été nommée rapportrice pour avis du projet de règlement européen sur la restauration de la nature, un texte crucial pour la biodiversité en Europe. Elle mènera les négociations en Commission de la Pêche, commission associée à la Commission de l’environnement sur ce dossier.
En 2019, la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) sonnait l’alerte au niveau mondial : « La nature décline globalement à un rythme sans précédent dans l’histoire humaine et le taux d’extinction des espèces s’accélère, provoquant dès à présent des effets graves sur les populations humaines du monde entier ». Mais ce rapport indiquait aussi qu’il n’était pas trop tard pour agir, à condition d’agir rapidement, à tous les niveaux, pour conserver et restaurer la nature.
Le rapport de l’agence européenne de l’environnement de 2019 Marine Messages II avait souligné l’urgence d’agir pour restaurer les écosystèmes marins, notamment pour accroitre la résilience face au changement climatique et aux autres pressions, ainsi que pour mettre fin à l’effondrement de la biodiversité. Le rapport spécial de la Cour des Comptes européennes den 2020 Milieu marin: l’UE offre une protection étendue, mais superficielle a dressé un bilan de la législation existante et a montré « que les règles de l’UE visant à protéger les écosystèmes et habitats essentiels ne leur ont pas permis de se régénérer «
L’évaluation de la stratégie de l’UE en faveur de la biodiversité à l’horizon 2020 a montré que l’UE n’avait pas été en mesure de ralentir la perte de biodiversité entre 2011 et 2020 et qu’elle elle n’avait pas atteint l’objectif de restaurer au moins 15 % des écosystèmes dégradés à l’horizon 2020. Face à ces constats, la restauration des écosystèmes doit être un des éléments clé de la Stratégie de l’UE en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030. La proposition de règlement sur la restauration de la nature vise à répondre à cet enjeu.
La proposition de règlement permet un changement d’approche. Comme le demandait le Parlement, la proposition de règlement fixe en effet plusieurs objectifs contraignants en matière de restauration des écosystèmes. En ce qui concerne les écosystèmes marins, la proposition prévoit notamment que 30% des écosystèmes listés par le règlement fassent l’objet de mesures de restauration d’ici 2030, 60% d’ici 2040 et 90% d’ici 2050. La proposition fait aussi des propositions concernant les écosystèmes terrestres, la renaturation des rivières, les écosystèmes urbains ou encore la protection des pollinisateurs. Les États membres devront remplir ces objectifs via la mise en place de plans nationaux de restauration de la nature.
Dans les mois à venir, Caroline Roose va travailler à un projet de rapport (une série d’amendements au texte de la Commission européenne) avant d’entamer des discussions avec les autres groupes politiques en vue de l’adoption de ce texte.