Les 2 et 3 février, à l’occasion des Journées mondiales des zones humides, je me suis rendue en Camargue afin de saisir pleinement les enjeux liés à la protection d’un des joyaux de la biodiversité française : le Parc naturel régional de Camargue. Situé au bord de la Méditerranée, à l’intérieur du delta du Rhône, il s’étend à ce jour sur 3 communes : Arles, Port-Saint-Louis-du-Rhône et Saintes-Maries-de-la-Mer.
Le Parc régional est une vaste zone humide, un espace de grande qualité environnementale et un haut lieu de la culture provençale : sa richesse est inestimable.
Pourquoi ? Le delta du Rhône est le seul delta de France et le second par l’importance en Méditerranée. Il possède des milieux de grande importance européenne (steppes salées, lagunes, baies sableuses littorales…) et est un refuge pour de nombreuses espèces rares de plantes et d’animaux. Placé sur le trajet des grandes migrations Nord/Sud, il constitue un site d’alimentation et de repos pour d’innombrables oiseaux. Il faut aussi noter aussi que 398 espèces, soit plus de la moitié des espèces présentes en France y ont été observées.
À titre d’exemple, sur les 20 espèces d’oiseaux inscrites « en danger » sur la liste rouge nationale, 5 sont présentes en Camargue. 11 espèces présentes sont inscrites dans la liste rouge comme « vulnérables ».
J’ai donc rencontré sur place des militant-e-s écologistes, des élu-e-s de l’opposition à Arles, des scientifiques mais aussi la présidente du Parc.
Alors que l’UNESCO a reconnu la Camargue comme réserve de biosphère dès 1977, sa richesse culturelle et sa biodiversité sont aujourd’hui menacées. Les menaces sont nombreuses : réchauffement climatique, pollution du Rhône par les pesticides, mauvaise gestion du tourisme, développement de l’agriculture industrielle, construction de nouvelles routes, mauvaise gestion de l’eau, chasse, ou encore chalutage près de la côte.
Seuls 16% du territoire du Delta du Rhône sont strictement protégés. Les mesures agro-environnementales territorialisées visant à renforcer les engagements environnementaux des agriculteurs-trices ne suffisent pas.
Un changement profond dans l’organisation et la gestion du parc et de la réserve de biosphère apparait nécessaire. Quelques semaines avant ma visite, j’avais soutenu l’appel lancé par avec les groupes EELV d’Arles et de Vaunage Vidourle Camargue demandant un changement de la structure organisationnelle de la réserve de biosphère de Camargue.
Cette demande est restée pour l’instant sans réponse. Nous continuerons à faire pression sur les autorités compétentes : régions Provence Alpes Côte d’Azur et Occitanie mais aussi départementales pour protéger ce patrimoine inestimable.