Le vendredi 1er mars, je me suis rendue avec les responsables de la commission Outre-mer des Écologistes au Salon de l’Agriculture à Paris pour rendre visite aux producteurs et productrices de Guyane, Martinique, Guadeloupe, Mayotte et Nouvelle-Calédonie.
Pour cette visite, j’étais accompagnée de Kenzy Gauthiérot-Pancarte, co-responsable de la commission Outre-Mer des Écologistes et Pierre Besnard, membre actif de cette même commission.
Ces échanges m’ont permis de discuter des spécificités et des problématiques rencontrées par chacun de ces territoires en matière d’agriculture. Il est d’abord important de retenir que chacun de ces territoires ultra marin dispose de ses spécificités et qu’il faut prendre en compte ces différences territoriales lorsque l’on traite des problématiques auxquelles ils font face. Il y a un an j’ai été nommée responsable pour les Verts/ALE d’un rapport au Parlement européen sur les régions ultrapériphériques, cette visite était donc pour moi l’occasion de faire un suivi.
Nous avons d’abord rendu visite à une transformatrice venant de Guyane et avons eu l’occasion d’échanger avec des représentants de la chambre d’agriculture et la Collectivité Territoriale de Guyane. De nombreux enjeux se posent quant au développement de ce territoire. Les agriculteurs guyanais souffrent de retards importants dans l’octroi de fonds européens, pourtant indispensables au développement et à la survie de leur activité agricole. La Guyane est également victime des effets du libre-échange avec une augmentation des importations, qui met à mal sa propre souveraineté alimentaire.
Il est ressorti de notre échange avec un agriculteur mahorais que Mayotte fait aussi face à de grands enjeux de développement. L’île subit un manque chronique de structures et d’investissements. Pour ne rien améliorer, elle fait aussi face à une crise de l’eau et des sécheresses qui impactent la production agricole et l’alimentation du bétail. Il y a également un enjeu pour l’agriculture à Mayotte de se développer tout en gardant un aspect traditionnel et de protection de l’environnement.
Nous sommes également allés à la rencontre des producteurs et productrices de bananes, qui ont réduit en partie l’utilisation des pesticides, rencontrent la pression de la grande distribution qui impose des prix dérisoires et des difficultés de concurrence avec d’autres pays aux normes environnementales moins-disantes
En Nouvelle-Calédonie, enfin, les producteurs et productrices font face à des problèmes concernant la reconnaissance des labels agricoles du Pacifique par l’Union européenne, de foncier et de sur-taxes, ce qui limite le développement de l’agriculture locale.
Il est important de mettre en lumière ces territoires trop souvent oubliés et d’être à l’écoute des nombreux obstacles et freins à leur développement qu’ils rencontrent.
En septembre dernier, je m’étais rendue en Guyane, en Guadeloupe et en Martinique pour rendre visite aux pêcheurs de ces territoires. J’avais malheureusement pu constater de mes propres yeux qu’ils étaient de manière générale des territoires oubliés des politiques européennes et françaises. C’était leurs propres mots. Dans certains territoires, notamment en Guyane, le manque de moyens est criant pour les pêcheurs pour des territoires qui pourtant vivent énormément des activités de pêche et disposent d’une riche biodiversité marine.
Il est important de faire remonter les informations concernant les enjeux et les spécificités de ces territoires. Je continuerai, tant que je le peux, à porter leur voix à l’échelle européenne et nationale.