Ma visite au salon de l’agriculture le vendredi 1er mars a été l’occasion d’organiser des rencontres dans le cadre de mon travail au sein de la commission de la pêche au Parlement européen.
J’ai d’abord rencontré le président et des représentant·e·s de la profession en Normandie et en Charente-Maritime. La conchyliculture désigne l’élevage de différents coquillages tels que les huîtres, moules, palourdes et les coques. Il s’agit de la principale forme d’aquaculture en France mais aussi d’une des plus durables. En effet, l’élevage de coquillage ne demande pas d’intrants, comme c’est le cas avec les farines et huiles de poisson dans l’aquaculture de poissons carnivores. Les coquillages ont aussi des propriétés filtrantes et permettent de maintenir une bonne qualité de l’eau. Faible en émissions de CO2, l’élevage des coquillages peut aussi contribuer à l’absorption du carbone et contribuer à la lutte contre le changement climatique.
Cependant, ces particularités rendent de fait la conchyliculture très vulnérable à la pollution des eaux et aux effets grandissants du changement climatique (eau, érosion du trait de côte, etc.)
Nous avons échangé sur les diverses enjeux auxquels fait face le secteur : développement de barges électriques, innovations avec le développement de co-cultures algues-coquillages bénéfiques pour l’environnement marin, la crise du nanovirus et les problèmes de contamination des eaux par les stations d’épuration mais aussi les intrants agricoles mais aussi l’impact du changement climatique sur les exploitations ostréicoles avec l’érosion du trait de côte.
J’ai ensuite eu un rendez-vous avec l’Union du mareyage français. La filière du mareyage désigne plusieurs activités allant de l’achat, à la transformation, au conditionnement et à la vente du poisson, coquillages, crustacés, etc. C’est donc un secteur très dépendant de la pêche française. Les mareyeur.euse.s ont donc également subi fortement les effets du Brexit sur les criées. La crise du Covid a également impacté la profession avec le déclenchement du chômage partiel pour une partie des entreprises. Plus récemment, c’est la fermeture de certaines pêcheurs du Golfe de Gascogne pour protéger les cétacés qui est venue toucher la profession avec une baisse importante des volumes. L’enjeu maintenant est l’accès aux indemnisations pour les pertes économiques promises par le gouvernement dont il faudra assurer le suivi pour accompagner les professionnels de la filière pêche. J’ai dénoncé ces dernières semaines le manque criant de préparation du gouvernement face au verdict du Conseil d’Etat qui était pourtant prévisible et le besoin de renouer un dialogue entre les ONGs et les professionnels. Un projet est actuellement développé par l’Union du mareyage français pour monter un fond de mutualisation pour faire face aux crises et permettre de dédommager les professionnels.