Aujourd’hui, jeudi 18 janvier, le Parlement européen a adopté le rapport d’initiative sur le Plan d’action de l’Union européenne pour la protection et la restauration des écosystèmes marins (402 pour, 95 contre, 57 abstentions).
Le vote d’aujourd’hui fait suite à ce qui s’est passé avec la Loi sur la Restauration de la Nature ou sur la Loi sur la Réduction des Pesticides, à savoir un recul inquiétant sur les objectifs du Green Deal concernant la protection de la biodiversité terrestre comme marine du début de mandat. Le PPE sacrifie ces sujets sur l’autel des élections européennes, et préfère faire de la politique politicienne plutôt que de se concentrer sur le contenu et le fond de la feuille de route proposée par la Commission européenne.
Réaction de Caroline Roose – négociatrice pour les Verts/ALE sur le rapport d’initiative sur le Plan d’action pour la protection et la restauration des écosystèmes marins :
“Le vote d’aujourd’hui envoie un mauvais signal pour nos océans et le futur de la pêche à quelques mois des élections.
Lors du vote en session plénière, le texte a été adopté à une large majorité, suite à un débat pollué par la mauvaise foi et les fake news. Nous avons réussi à améliorer quelque peu le rapport grâce à l’adoption de certains de nos amendements.
Mais la résolution adoptée ignore les alertes des scientifiques, minimise l’impact de certaines techniques de pêche telles que le chalutage de fond, rejette toute transition planifiée vers une pêche à faible impact et conduit la pêche européenne dans une impasse. Le rapport va même jusqu’à affirmer que le chalutage de fonds peut être, dans certains cas,
durable et compatible avec l’objectif de protection des fonds marins ! Après avoir tout tenté pour limiter la casse et proposer des solutions alternatives, notre groupe a voté contre la résolution finale.Nous pouvons tout de même nous féliciter de l’adoption de certains de nos amendements qui permettent d’inscrire dans le texte des mesures cruciales pour la santé de nos océans : appels à l’augmentation des maillages des filets, des tailles minimales pour protéger les jeunes poissons, à réduire les prises accessoires d’espèces sensibles, rappel des avantages socio-économiques des aires marines suffisamment protégées ainsi que du besoin d’une distribution incitative des quotas de pêche sur des critères sociaux et environnementaux. Ces mesures doivent être rapidement mises en œuvre par les États membres, dans le cadre d’une transition juste qui accompagne les pêcheurs.
Le sabotage de ce plan d’action par la droite sonne le début de la campagne pour les élections européennes. Elle montre la nécessité d’élire une majorité politique qui défende vraiment les océans et la nature ainsi que toutes celles et ceux qui en dépendent économiquement ! Puisque je le rappelle, sans nature, il n’y a pas de poissons, ni de pêcheurs.“
Avec son plan d’action, la Commission européenne a proposé en février 2023 une série de mesures importantes et a reconnu reconnaître l’impact de certaines techniques de pêche sur les fonds marins, comme le chalutage de fond sur les fonds marins. Dans ce cadre, l’une des nombreuses mesures de cette feuille de route propose aux États de sortir progressivement de la pêche de fond dans les aires marines protégées. Ce texte non législatif avait fait l’objet d’attaques nombreuses et d’une multiplication de fake news sur son caractère contraignant, relayées notamment par le gouvernement français. Le rapport d’initiative voté aujourd’hui avait pour but pour le Parlement européen de se positionner quant à cette feuille de route. Plus d’infos ici