Le 27 janvier 2024, je me suis rendue à Villers-Cotterêts avec le collectif AVA France pour suivre une chasse à courre.
AVA (Abolissons la vénerie maintenant) est un mouvement créé par des riverains des chasses à courre, excédés par les dérives, les débordements et les désagréments causés par la chasse à courre.
La Chasse à courre est une pratique de chasse, où des chasseurs à cheval et des chiens de chasse traquent pendant plusieurs heures un animal jusqu’à son épuisement. Les chasseurs sont aussi aidés de suiveurs, à pied, en vélo ou en voiture qui contribuent à encercler l’animal ou à repérer ses mouvements. Depuis sa création, AVA a pu documenter largement les souffrances des animaux, les désagréments pour les riverains, les problèmes importants de sécurité, sans parler de la violence des chasseurs. Selon un sondage IFOP, 86 des françaises et des français interrogés souhaitent l’interdiction de la chasse à courre.
En tant que députée européenne, je voulais me rendre compte par moi-même de ce qu’était une chasse à courre. La chasse à laquelle j’ai assisté n’a pas été marquée par des incidents majeurs et les chasseurs ont échoué à tuer l’animal qu’il traquait. Malgré cela, j’ai pu repérer et comprendre une partie des problèmes liés aux chasses à courre.
Les sources de problèmes de sécurité sont nombreux : des chiens se perdent, traversent les départementales, les véhicules des chasseurs circulent à toute allure sur des chemins a priori dédiés à la randonnée, etc.
J’ai aussi pu constater l’hostilité et l’agressivité de plusieurs chasseurs. A notre arrivée, le journaliste qui nous accompagnait a été traité de sarrasin par un chasseur. Plus tard, ce sont des insultes homophobes qui nous seront adressées… A la fin de la chasse, alors que j’étais venue me présenter auprès des chasseurs, le maître de la chasse s’en est pris physiquement aux militants d’AVA qui m’accompagnaient.
J’ai aussi été choquée par la présence de plusieurs jeunes enfants, que ce soit à cheval ou parmi les suiveurs. Tout comme je défends l’interdiction des spectacles de corrida aux mineurs, je pense qu’il faut protéger les enfants et, à défaut d’interdire la chasse à courre, interdire la participation d’enfants aux chasses à cour, pour qu’ils ne soient pas exposés à la violence de celles-ci.
Lors de mon déplacement, je me suis engagée à revenir assister à une chasse à courre auprès des militant·e·s d’AVA, afin de les soutenir dans leur travail essentiel pour montrer au grand public la réalité de la chasse à courre.
